Le podcast, toute une révolution

Plus que n’importe quel moyen de communication, la radio permet de créer un climat d’intimité avec l’auditeur. Mais depuis quelques années, l’essor du podcast a permis de renouveler la relation entre l’animateur et l’auditeur.

D’une part parce que les auditeurs écoutent les podcasts en privé, généralement avec un casque ou des écouteurs, ce qui permet de leur parler « au creux de l’oreille ». D’autre part parce que c’est un média choisi par ses utilisateurs. Donc le réalisateur de podcast est assuré que l’auditeur veut l’écouter. Cela lui permet de se détendre et d’être sincère, et à son public de mieux s’identifier à lui.

Une utilisation inédite du pouvoir de la voix

Deux changements, l’un technologique, l’autre culturel, ont été déterminants dans l’essor du podcast. En effet en 2012, Apple intègre une application de podcasts natifs à son smartphone, qui permet d’accéder aux programmes plébiscités par les auditeurs. Puis en 2014, une équipe de radio américaine indépendante lance Serial, un programme en ligne de journalisme d’investigation. Il suffit désormais d’un simple clic pour écouter un podcast, qui plus est sur un dispositif mobile.

Sarah Koenig, la réalisatrice du podcast venait de trouver une nouvelle manière d’exploiter le pouvoir de la voix. Le style de Serial ne ressemblait en rien à tout ce qu’on avait entendu à la radio jusqu’alors. Les épisodes suivaient un fil narratif naturel, libéré des grilles horaires, leur durée variant en fonction des besoins. Serial connut un succès immédiat.

Depuis, le genre s’est développé, adoptant des formats différents. Le podcast de conversation, dans lequel les hôtes improvisent sur un sujet, a connu un essor fulgurant. Peu coûteux, il nécessite seulement une bonne entente entre les intervenants et un thème attractif pour les auditeurs.

Autre format répandu : celui des journalistes qui décortiquent les actualités de la semaine sur un ton délibérément informel. Les auditeurs se sentent alors « acteurs » du podcast.

Le podcast devient double : audio et vidéo

La vidéo semble être la nouvelle tendance du côté des créateurs de contenu.

Faut-il y voir une tentative d’attirer la génération Instagram et TikTok ou Twitch ? 
D’ailleurs même chez Spotify, la fonctionnalité vidéo est désormais ouverte à tous les créateurs. 

YouTube s’est aussi lancé dans la tendance en créant une section dédiée aux podcasts dans YouTube Music.

Des sujets très divers

Les sujets abordés peuvent sérieux ou frivoles et plus légers. On observe une multiplication des programmes sur la pop culture, la cuisine… par exemple.  

Le podcast peut être un formidable outil d’inclusion. Pour créer un podcast intéressant, il faut connaître les aspects pratiques de la production audio et comprendre le mode de fonctionnement des médias audio. Une fois ces connaissances acquises, n’importe qui ou presque peut en créer un, ce qui permet aux groupes marginalisés de se faire entendre : membres de minorités politiques ou religieuses, communauté LGBTQI, handicapés… Des groupes communautaires, des ONG, des activistes et des institutions en tous genres développent désormais des programmes.
Les comédien(ne)s voix enregistrent des podcasts mais la plupart du temps ceux-ci sont animés par les créateurs des contenus eux-mêmes.

Dans un monde en proie à la désinformation et à la méfiance à l’égard des médias, l’authenticité du podcasting offre des opportunités uniques, de l’investigation de fond à la quête de justice sociale, en passant par le renforcement de la transparence, de la confiance et de l’inclusion sociale.
Un bel outil pour communiquer.

Source : courrier.unesco.org

Découvrez ici un autre article sur les podcasts. https://sabinefaraut.com/musee-podcast-vs-audioguide