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29 septembre 2015

Profession : comédien de doublage

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Depuis l’explosion de l’offre télévisuelle et de la VF, les comédiens spécialisés en doublage de voix ne chôment pas. Mais comment se glisser dans la peau de Brad Pitt, Pénélope Cruz ou Jude Law ? Rencontre et décryptage avec leurs interprètes français.

Qu’on se le dise: les voix de la VF sont celles de comédiens/comédiennes professionnels, un noyau régulier estimé à moins de 400 personnes, qui sont passées, toutes ou presque, par un conservatoire ou une école, qui ont fait du théâtre, du cinéma, de la télévision. En font encore, évidemment. Et qui sont arrivés au doublage souvent par hasard.

Depuis que la télé n’a plus 3 chaînes mais 3 000, dont 90 % des diffusions sont en français, depuis l’explosion des séries, de NCIS à Mad Men en passant par Homeland ou Borgen, depuis la crise du cinéma et du théâtre français qui a réduit les budgets sur les «vrais» projets, «tout le monde veut se lancer dans le doublage, car ça fait bouillir la marmite» explique Xavier Fagnon, la voix de Jude Law dans Sherlock Holmes. Le parent pauvre du métier s’est quasi transformé en princesse à paillettes. Et pour quel tarif ? Un sympathique système syndical fait que ces comédiens sont tous payés pareil, c’est-à-dire à la ligne, soit environ 6€, un peu plus pour un film, un peu moins pour un téléfilm. Et combien de temps ça dure ? D’une journée à cinq jours de doublage, suivant les films.

Pas le même timbre, pas la même voix, entre la star et sa version française ? Peu importe: ce qui compte c’est l’adéquation. Il faut «ressentir» le comédien en le restituant au plus près. Pendant la séance de doublage, les comédiens regardent certes «la bande rythmo», cette ligne de texte qui défile sous l’image, mais surtout les yeux et la bouche de l’acteur. « Ce qui compte c’est l’intention de jeu, ce que le personnage veut transmettre » dit Ethel Houbiers (Penélope Cruz, Salma Hayek).

Pour guider ces comédiens de la voix, il y a le DA: il explique le film, puis le personnage de chaque comédien, qui ne sont pas forcément tous ensemble pour le doublage des scènes. «C’est comme au théâtre mais en plus rapide», explique Patrick Floersheim, qui est comédien et directeur artistique : «On met les gens en confiance et on va à l’essentiel très vite.» « Il faut surtout “monter” à l’image pour pouvoir suivre le regard et les mimiques du comédien, afin d’adhérer au maximum à ce qu’il joue à l’écran», explique Noémie Orphelin, voix de Kristen Stewart dans Twilight.

Source : libération.fr / Emmanuèle Peyret

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